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Vertige (2020)

pour batterie et dispositif électronique lumineux et sonore

La force qui nous maintient tous au sol est aussi celle qui nous permet de ressentir avec autant d’intensité le vide qui nous sépare de ce même sol, lorsque nous nous aventurons dans la verticalité.

La gravité, interaction physique fondamentale la plus faible, ordonne pourtant la course des objets célestes comme la trajectoire de nos moindres chutes.

Dans Vertige sont explorées les interactions entre verticalité et horizontalité, entre force de gravité et épaisseur du présent, entre chute libre et fuite du temps. Structurellement, la pièce se base entièrement sur des accélérations, des rebonds et des densifications, et ce à différentes échelles de temps. Les lumières tiennent un rôle autant musical que scénique : les interrupteurs actionnés par l’interprète sont ainsi écrits comme une partie instrumentale, ce qui permet de maintenir un lien direct, organique, entre le sonore et le visuel, entre geste musical et emphase scénographique.

 

Cette pièce m’a été commandée par Louis Quiles dans le cadre de son spectacle Une Tranche de Vide, et en constitue la partie centrale. A la lecture de l’essai d’Étienne Klein, Ce qui est sans être tout à fait, et particulièrement d’un passage où l’auteur décrit le ressenti de l’alpiniste suspendu à plusieurs centaines de mètres au dessus du vide (sensation qu’il a pu lui-même expérimenter, et que, dans une moindre mesure, j’ai eu la chance de connaître également), j’ai été saisi par la similitude entre cette sensation d’ « épaisseur du vide », et la perception de l’ « épaisseur du présent » décrite par Gérard Grisey dans certains de ses textes théoriques (notamment Tempus Ex Machina, écrit en 1980). Cette analogie constitue le point de départ de mon travail sur cette pièce, et entre en résonance avec les questionnements sur le vide soulevés dans l’ensemble du spectacle.

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